lundi 18 juillet 2011

Un sommet crucial pour l'avenir de l'euro

La Grèce, plongée dans l'austérité et la récession, peut se retrouver incapable de régler une échéance sur sa dette ou sur les intérêts.
La Grèce, plongée dans l'austérité et la récession, peut se retrouver incapable de régler une échéance sur sa dette ou sur les intérêts. Crédits photo : ARIS MESSINIS/AFP

Jeudi, les dirigeants de la zone euro examineront un second sauvetage de la Grèce. Une date clé face à des marchés extrêmement nerveux. 

Avec la crise de la dette souveraine, les marchés n'en finissent pas de tester la force de caractère des dirigeants de la zone euro. Depuis quinze mois, chaque rendez-vous européen a réussi un replâtrage, sans prévenir le coup suivant. La Grèce. L'Irlande. Le Portugal. Sauver l'euro ? Il en sera à nouveau question cette semaine pour un sommet d'urgence. Avec cette fois une différence de taille : tout le monde, ou presque, peut se sentir visé.
Lorsque les dix-sept chefs d'État et de gouvernement se retrouveront jeudi à midi, ce ne sont pas les options techniques qui manqueront à l'appel. Renflouement accru, baisse des taux d'intérêt, allongement des échéances, appel au secteur privé, voire restructuration en bonne et due forme, toutes les solutions sont sur la table depuis que la Grèce a frôlé la faillite pour la première fois, au printemps 2010.
Ce qui a toujours fait défaut, en revanche, c'est la volonté politique et la responsabilité dans une Europe que les capitales perçoivent non plus comme un projet commun, mais comme une variable de politique intérieure. À l'inverse, l'effet de contagion peut conduire au sursaut collectif. Avec l'Italie la semaine dernière, le péril s'est retrouvé d'un seul coup au cœur de l'euro.
C'est de Rome aussi que sont tombées les deux mises en garde les plus percutantes. «La solvabilité des États souverains n'est plus un fait acquis», dit Mario Draghi, futur président de la BCE, à l'adresse des dix-sept capitales. Et «comme sur le Titanic, les passagers de première classe eux-mêmes ne pourront pas s'en sortir», a prédit le ministre des Finances, Giulio Tremonti.

Rachat de dette grecque 

L'avertissement transalpin a porté. Pour la première fois, les ministres des Finances de l'euro viennent d'admettre ce que les marchés et les experts financiers clament depuis des mois. Oui, la Grèce, plongée dans l'austérité et la récession, peut se retrouver incapable de régler une échéance sur sa dette ou sur les intérêts. Et non, un défaut de paiement n'est plus à exclure dans la zone euro. Seule la BCE refuse encore d'en convenir.
C'est sous cette contrainte, reconnue mais encore virtuelle, que le sommet de jeudi devra ficeler un second renflouement de la Grèce. «La clé, c'est d'améliorer la capacité de la Grèce à soutenir et à rembourser sa dette» , insiste le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. Dans tous les cas de figure, les créanciers privés - banques et fonds d'investissement - devront faire la part du feu, ou participer à l'effort.
La solution la plus en vue est d'aider la Grèce à racheter une partie de sa dette publique grâce à des prêts consentis par le FESF, le fonds de renflouement de la zone euro. L'Allemagne s'y est longtemps opposée, au nom de l'orthodoxie financière. Mais la ­dépréciation accélérée des titres grecs sur le marché secondaire permet à Athènes de se désendetter à bon compte, ce qui répond à l'objectif affiché à Berlin. L'autre option serait d'échanger les titres pour des échéances plus lointaines.
Le plan doit couvrir les besoins de financement public d'Athènes jusqu'en 2014, soit quelque 100 milliards d'euros. Il fait peut de doute que Dublin, Lisbonne et tout autre capitale assistée voudront bénéficier des mêmes assouplissements le moment venu.

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