lundi 18 juillet 2011

Pôle emploi reclasse mieux les chômeurs que le privé

Un conseillère du pôle emploi est en entretien avec un demandeur d'emploi en janvier 2010 à Hem.
Un conseillère du pôle emploi est en entretien avec un demandeur d'emploi en janvier 2010 à Hem. Crédits photo : DENIS CHARLET/AFP

INFO LE FIGARO - Le taux de retour à l'emploi est plus élevé dans le service public que chez un opérateur privé.  

La différence porte certes sur l'épaisseur du trait mais elle tord quand même le cou à une idée reçue. D'après une évaluation du ministère du Travail portant le reclassement des chômeurs que Le Figaro s'est procurée, Pôle emploi obtient de meilleurs résultats que les opérateurs privés de placement (OPP) auprès desquels l'accompagnement de plusieurs centaines de milliers de demandeurs d'emploi a été sous-traité. Dit autrement, le public serait plus efficace que le privé pour retrouver un emploi aux chômeurs.
Cette évaluation porte sur deux catégories de demandeurs d'emploi qui ont bénéficié, en novembre 2009 et mars 2010, d'un ­accompagnement renforcé: des chô­meurs très éloignés du marché du travail (longue durée, seniors…) et des licenciés économiques en CTP-CRP (dispositifs garantissant pendant un an une allocation équivalente à 80% du dernier salaire brut). Un peu moins de 5000 personnes ont été interrogées. Dans les deux cas, le taux de retour à l'emploi treize mois après le début de l'accompagnement est supérieur pour Pôle emploi.
47% des licenciés économiques en CTP-CRP suivis par le service public de l'emploi bénéficient ainsi d'un emploi (salarié ou non), contre 43% pour ceux suivis par un opérateur privé de placement (agence d'intérim, société de reclassement…). Moins d'un sur trois pointent encore au chômage treize mois après, contre 38% pour un OPP. Le privé, qui propose un accompagnement plus régulier et plus renforcé, se montre au final meilleur que le service public sur un seul point: le taux de CDI décroché, supérieur de 5 points au résultat affiché par Pôle emploi.

Plus de CDI

L'écart est plus important pour la deuxième cohorte de demandeurs d'emploi: les chômeurs très éloignés du marché du travail. 49% sont ainsi en emploi treize mois après le début de leur accompagnement par Pôle emploi, contre 43% pour ceux suivis par un OPP. Contrairement aux licenciés économiques, le taux de CDI est même supérieur dans le service public (44% contre 39%). Pis, le nombre de chômeurs, treize mois après le début de l'accompagnement, est plus élevé dans les OPP (45%, contre 41%).
Ces résultats relancent la po­lémique sur le recours aux OPP - dont le coût de placement d'un chômeur revient deux fois plus cher (2200 euros en moyenne par an, contre 1100 à Pôle emploi) - pour soulager les équipes du service public de l'emploi en cas de retournement de conjoncture. L'option en vogue serait de ne recourir qu'à une «sous-traitance de spécialité» , sur des publics plus ciblés, moins nombreux et pour lesquels la valeur ajoutée des OPP serait prouvée. Il faudrait, dans ce cas, revoir leurs modalités de paiement en les rémunérant plus aux résultats. Les OPP touchent aujourd'hui la moitié de leur prestation lors de la prise en charge d'un chômeur, 25% lorsqu'il entre en emploi et 25% s'il y est encore six mois après. L'idée souvent avancée serait de passer à un partage de 35% lors de la prise en charge et de 65% pour le placement effectif (contre 50/50 aujourd'hui). Un débat utile puisque les OPP accompagnent toujours près de 150.000 demandeurs d'emploi.

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