Le directeur général de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), Jacky Chatelain, a le sourire: «2011 sera une très bonne année pour le recrutement des cadres», affirme-t-il. Elle sera même meilleure que prévu. Lors de la présentation mardi de son traditionnel point de la mi-année, son organisation a sensiblement revu ses statistiques à la hausse: selon ses calculs, 194.000 cadres seraient embauchés cette année, contre 181.000 initialement annoncés en février dans le cadre du panel Apec entreprise 2011.
Ces chiffres viennent confirmer les tendances optimistes de ces derniers mois. Selon le dernier indicateur Apec publié en mai, le nombre d'offres d'emploi a progressé de 70% sur un an, tiré par les services, avec en tête les fonctions informatique et recherche et développement. Par ailleurs, la mobilité des cadres, qui traduit une reprise de confiance, a elle aussi progressé, passant de 5% en 2009 à 7% en 2010.
Les raisons de ce dynamisme? Un renforcement de l'investissement au premier semestre 2011, passé de 1,9% en début d'année à 3,8%. «Depuis trois ans, nous avons établi un lien fort entre l'investissement et l'emploi», explique Jacky Chatelain. Sur la base d'un modèle mettant en lien les recrutements de cadres, l'investissement et la croissance, l'Apec a d'ailleurs établi une prévision des recrutements à cinq ans.
Nouvelles législations
Avec un investissement de 3% en moyenne par an, elle table sur une augmentation de l'emploi cadre, non seulement au deuxième semestre 2011, mais aussi sur les quatre prochaines années. «Pour autant, l'investissement n'a pas retrouvé son niveau d'avant 2000», note le directeur général de l'Apec, évoquant «un problème de compétitivité de l'économie française, une rentabilité des entreprises qui peine à se reconstituer, un accès au crédit difficile et un investissement public qui ne joue pas un rôle moteur». Dans ce contexte, les recrutements devraient ralentir au fil des années. Selon l'étude de l'Apec, ils progresseraient de 18% en 2011 par rapport à 2010, puis augmenteraient de 8% en 2012, 5% en 2013, 6% en 2014, et commenceraient à baisser de 1% en 2015, pour se situer à 232.100 embauches.
L'année 2015 devait «marquer un palier pour les embauches de cadres sur un marché en manque de leviers suffisamment solides», conclut l'Apec. Selon Jacky Chatelain, les politiques publiques doivent donc «être attentives à l'investissement».
Pour élaborer ce scénario, l'Apec a également pris en compte les nouvelles législations sur la retraite et l'emploi des seniors, qui, conjuguées à la bonne conjoncture du marché de l'emploi cadre, inciteraient davantage de salariés en poste à partir plus tard. Ainsi, la proportion de cadres en emploi au moment de leur départ à la retraite pourrait rester stable à 69% sur toute la période.
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